Sœur Marcelle

De la congrégation de Saint-Paul-de-Chartres

Humble, de l'humilité la plus sincère, la chère Soeur n'eût pas compris que l'on parlât d'elle, que l'on écrivit d'elle, encore et encore, comme s'il n’y suffisait pas j'avais du mieux possible, servi Ie bon Dieu, en ne se préoccupant que de son jugement à Lui, le Juste et le Miséricordieux.
Mais il nous est si profitable, à nous, de conserver quelques souvenirs, d'une vie aussi charitablement, aussi saintement remplie! Soeur Marcelle était née à Fresnay-l'Evèque, au diocèse de Chartres, Elle appartenait à l'une de ces familles beauceronnes, où règnent, de génération en génération, avec l'esprit de foi, le solide bon sens, l'amour du travail, l'attachement au pays natal.
Elle avait trois frères ; l'un d'eux fut tué à la guerre.
Sa soeur, de la Congrégation de Saint-Paul de Chartres, est, depuis de longues années, missionnaire aux Antilles. Elle même entra, jeune, dans cette apostolique Congrégation. Pour ne pas me perdre en d'indéfinis détails, pour offrir un résumé exact de ce qu'elle a été, de ce qu'elle a fait, je rappellerai les termes dans lesquels, le 28 mars 1937 on présenta sa candidature à la Commission supérieure des récompenses, que la Société Nationale d’Encouragement au Bien décerne, chaque année solennellement. Pendant 42 ans, à Blois, au faubourg ouvrier de Vienne, Soeur Marcelle s'est montrée un admirable modèle de tous les dévouements. Sans acception de croyance ni d'opinion, providence des pauvres, se faisant pour eux, quêteuse obstinée ; soignant, de jour et de nuit, les malades, assistant les mourants, ensevelissant les morts ; dirigeant par surcroît, un patronage de jeunes ouvrières, les suivant maternellement dans la vie ; multipliant les démarches pour leur trouver du travail, les aidant en période de chômage ; vigilante à les préserver, compatissante à leurs faiblesses. Soeur Marcelle a été et demeure la personnification de la Soeur de faubourg, populaire, légendaire même, à force d'oubli total.